Réveillés tôt, on a pas mal d’envies pour cette journée. Le marché du coin, faire un tour en montagne avec les scooters, aller sur une île de poche pas très loin… Bref, journée qui s’annonce chargée, du coup on se leste le bide au ptit dèj. On a bien fait. Le marché, ok, de la fringue locale qui coûte rien, de la bouffe qui sent bon, d’autre bouffe qui pue, les égouts qui coulent au milieu, l’Indonésie, quoi. On reste une petite demi-heure, Gisela se brûle la cuisse en la posant contre le pot d’échappement chaud de la motobylette d’à côté, ça démarre bien.

En face du marché, un petit chemin qui monte vers la montagne, au bout de 300 mètres de cailloux, un embranchement, en face cailloux pourris, à gauche une route qui va bien. Et qui nous tente bien du coup, mais en sort un gars, évidemment monté sur deux roues. On lui demande quel chemin va vers la montagne, le pourri, ben tiens… Et l’autre ? « This is my house » avec un grand sourire avant de démarrer à fond. Ok, le message est passé. Rolf et moi on s’aventure dans la pierraille, on fait 200 mètres avant de faire demi-tour, il y a un petit cimetière chrétien à flanc de montagne, envahi d’herbes folles (et ici, elles sont carrément cinglées), avec bananiers et cocotiers dans les coins. Je prends quelques photos, et retour à la civili…au village.

On a repéré sur une carte fournie par le loueur de scoot (le genre de carte où tu t’attends à voir une croix à côté d’une tête de mort pour t’indiquer la Crique du Perroquet bleu, oh ooooh, et une bouteille de rhum !) une route qui s’enfonce dans la montagne. On s’y engage, elle est plutôt sympa, pas mal de points de vue sur l’île, clic clac photos. Des paysages de rizières, des habitations typiques de l’île, avec le toit en forme de bateau, de la religion à chaque petite butte, cool. Temps impec encore une fois. Au bout d’une bonne heure de grimpette, on finit par attaquer la descente. Il est midi et demi…

Très sympa aussi, la descente, tant que la route suit… ce qui n’est vite plus le cas. ça se gâte même nettement. Des nids de poules, des poules (logique), de petits cochons noirs, des écoliers qui soit nous fuient en panique, soit nous disent bonjour, soit essaient de nous pousser… je dégomme du pied la main d’un morpion qui essaie de mettre une branche morte dans nos roues. L’éducation (Inter)Nationale est là, boudiou. La route est souvent à la limite du praticable, parfois parfaitement impraticable, il faut aller tenter sa chance dans les bas-côtés. Je rappelle qu’on est toujours à flanc de montagne, et qu’ici on roule à gauche… Sofia vit toujours son baptême du feu en deux-roues motorisé, il est gratiné.

Les nanas commencent à fatiguer, ce genre de descente qui nécessite une attention de tous les instants, sans même parler des dégâts physiques sur les bras et les fesses, leur porte sur les nerfs. En plus, la DDE locale joue avec nos nerfs (oui, encore) en mettant de temps à autre 500 mètres de route nickels, qui débouchent sur une route encore pire.

On pense être arrivés au bout de nos peine en arrivant à un petit bourg, erreur, c’est un terminal de ferry, au bout de la piste d’appontage tu as à gauche, route de merde, à droite route merdique. Y’a plus qu’à choisir. On choisit la gauche, non sans avoir fait le plein dans la station locale, à savoir Ricardo avec ses trois bouteilles d’eau minérale rempli à environ un litre sur une planche en bois. L’environ étant comme on s’en doute à la faveur du vendeur. En plus ils mettent un petit filtre quand ils versent dans le réservoir, vachement rassurant. Il est 14h30.

A 16h00, on finit par retrouver une route normale, et on arrive dans un village trèèèès typique, c’est un bordel monstre, on se sépare pour aller manger pour les uns(Sofia et moi), chercher un ATM qui accepte les cartes Visa, qu’ils ne trouveront jamais pour les autres(Rolf et Gisela). On se retrouvera éreintés à l’hôtel vers 17h00, après une heure de route côtière où l’apparition d’un Christ blanc dans la montagne, leur petit Rio à eux, Christ que nous savons tout proche de l’hôtel, nous donnera à Sofia et moi un petit orgasme. Je pensais pas qu’un Christ aurait cet effet un jour.

Douche, massage, dîner, dodo. On aura pas fait la moitié de ce qu’on voulait, les filles sont vaccinées contre le scooter pour un bon bout de temps, l’ambiance s’est un peu tendue entre les couples, on se sépare demain, c’est sans doute pas plus mal. Mais à part la longueur du retour, perso, je me suis bien éclaté. J’aime le scooter, en faire sur des routes escarpées, pourries, rattraper une roue qui part en accélérant dans un talus, bomber à 80 à l’heure (ouais, 80 !) après s’être traîné à 20 parce que la route le permet, enchaîner les virages hyper serrés, ben moi…je kiffe.