Deux jours de trekking. Enfin un jour de marche qui compte triple, et le lendemain farniente et retour par la rivière. Notre guide s’appelle Rinto, le couple d’Allemands est très sympa, deux grands corps roses et blonds qui pètent la santé, souriants, parfait pour un trek.

Nous voilà partis avec le strict nécessaire, c'est-à-dire deux gros sacs en ce qui nous concerne, un sac moyen pour l’autre couple. On apprendra plus tard qu’ils ont fait monter le reste de leurs affaires par porteur jusqu’au camp de base. Ah, on pouvait faire ça ?

Je ne vais pas décrire le trek. Ça se vit, ça ne se raconte pas. Quelques remarques quand même.

Rinto et ses acolytes (nous avons eu jusqu’à 5 personnes pour s’occuper de nous au camp ; dans la jungle uniquement deux, Rinto et Indra. Oui, Indra, c’est un garçon. Râblais et costaud qui n’a strictement, absolument rien à voir avec la chanteuse.). Ce sont deux excellents guides. A l’écoute, connaissant à fond leur sujet, rigolos, pédagogues… Les coordonnées de Rinto à la fin du post, si vous passez dans le coin, faites vraiment appel à ses services. Indra a passé la moitié de son temps avec Sofia, qui a galéré à cause de son genou – il a été opéré deux fois. Le genou, pas Indra.

La forêt est encombrée au début, mais ils ont su nous sortir des sentiers battus. Ça a un prix, de sortir des sentiers battus. Ça monte fort, souvent, et ça descend encore plus fort.

Les animaux. Certains sauvages, d’autres moins, mais toujours dans leur environnement naturel, en tout cas avec nous. On a vu d’autres groupes attirer des orangs outans avec des fruits pour que les touristes posent avec eux… Nous avons vu beaucoup d’animaux, nous avons eu beaucoup de chance, d’autant plus que les deux jours ont bénéficié d’un temps idéal.

Le campement. A la dure juste ce qu’il faut. Si vous y allez, pensez à prendre un sac de couchage. Et des bouchons d’oreilles, la nuit, la jungle ne ferme pas vraiment sa gueule. Bons cuisiniers, ces Indonésiens, en plus.

La rivière. Pour se baigner « roots », c’est top. Pas mal de courant par endroit mais jamais dangereux. La cascade où nous sommes allés, c’est un lieu splendide, paisible comme tout. Là encore, des touristes et un guide faisant n’importe quoi. On a failli assister en direct à un accident. Heureusement que le gars qui montait plonger du haut d’un promontoire s’est rattrapé, j’avais pas mon appareil et j’aurais eu les boules. A cause de leur guide. C’est vraiment le jour et la nuit, les guides.

Le retour. Je vous laisse découvrir si vous y allez. Sachez juste que c’est assez sécurisant, y compris pour les sacs, contrairement aux apparences.

Bref, ça valait dix mille fois le coup de galérer comme on l’a fait la veille. Deux jours tout compris pour environ 100 euros à deux… sa mère.

Retour à Bukit Lawang, changement de guest-house (à la fin, je pense que ce qui restera de ce voyage, c’est « faire-défaire les sacs »), c’est la fête au village, visiblement M’sieur l’Maire a décidé qu’il fallait s’amuser, ça grouille d’Indonésiens, en fait c’est une station très courue des indigènes le week-end, en particulier à l’approche du Ramadan.

On a droit au karaoké en plein air qui se mélange avec deux appels à la prière du soir. Pas de boogie-woogie, de la soupe locale et pas le genre digeste ! Quand je dis karaoké, il ne faut pas s’attendre à un écran et une stéréo, hein. Non non non non non. Ici, le karaoké, c’est un moustachu avec son orgue électronique qui joue les airs populaires quand il les connait, sinon c’est juste de la boîte à rythme vaguement dans le tempo. Tu le mets sur une estrade, tu branches un micro et tu fais monter de la prépubère pour pousser la chansonnette, et tu as ton bal populaire. Charly Oleg revival.

On se fait masser l’un après l’autre, dans notre nouvelle chambre, après avoir pris la douche. 50 000 roupies de l’heure, soit environ 4 euros… La nana a entre deux âges, ne parle pas un mot d’anglais (ce qui n’est pas bien grave, on a pas besoin de se comprendre), et évacue efficacement les tensions. Quand je dis qu’elle les évacue, c’est au sens « CRS qui évacuent des manifestants ». Elle chope la tension et la fait rouler avec le pouce le long du muscle, jusqu’à la sortie. Ça fait souvent assez mal, mais l’effet final est déroutant. En plus, j’aime qu’on me couvre d’huile.

On dîne avec le couple d’Allemands, et on décide de faire un bout de chemin ensemble le lendemain, direction le lac Toba. La journée se termine au bord de la rivière, avec notre guide et deux potes qui jouent de la guitare en chantant des airs locaux, et du reggae. Quand on voit que le reggae constitue le plat de résistance, on rentre vite se coucher.

Rinto: mail rinto_jungleinn@yahoo.com tel : +62813 76407766. Il est rattaché à l’hôtel Jungle Inn, qui est très bien aussi, même si un poil chéro. Passez par lui pour réserver une guest-house, si vous ne trouvez pas les coordonnées, il parle un très bon anglais.