Jours 3 et 4 : Pangkor

Après une journée de car (allongée par une panne qui nous a contraints à changer de car, le remplaçant mettant une petite heure à nous rejoindre), nous sommes arrivés à Pangkor.

Juste, concernant le car en Malaisie : c’est dépaysant. Y’a pas de poules qui te volent au-dessus de la tête, mais les gens qui le prennent (et qui se font déposer un peu n’importe où, y compris sur le bord d’une 2x3 voies avec rien autour) font très couleur locale, qu’ils soient Malais, Indiens ou Chinois, ces derniers ayant un rapport à l’hygiène et à la tranquillité des autres passagers assez différent. Evidemment les gars (ils se relaient) roulent toujours à fond les ballons, et je ne sais toujours pas si on doit rouler à gauche, à droite ou au milieu de la route quand on est un car malaisien. Là, pour le changement, ils ont arrêté un car qui arrivait dans l’autre sens, vers KL donc, fait descendre les gens qui étaient dedans et leur ont fait attendre un autre car qui rejoignait aussi KL, pour le compléter. Ici, y’aurait le beau-frère du cousin du préfet qui serait déjà au téléphone et que c’est un scandale, et que ça va pas se passer comme ça, …Là, non. Stoïques, ils se laissent trimballer.

Une petite demi-heure de ferry rempli d’adolescents chinois en goguette plus tard, nous voilà à Pangkor city. Rien à y faire, sauf à prendre le taxi –négociations sur le prix vaines, ici, c’est 15 RM, et si t’es pas content tu vas voir la concurrence sauf qu’il n’y a pas de concurrence. Ça grouille littéralement de scooters, ça ne semble pas gêner notre chauffeur qui ne voit même pas où se trouve la guest-house, mais c’est pas grave, on y va vite vite vite. Tous les taxis de l’île sont roses, comme des joueurs du Stade Français.

Pangkor est présentée comme « l’île au vingt touristes ». Il faut comprendre "aux vingt touristes occidentaux" car en fait, c’est une station de vacances pour les locaux. Là, on tombe hors saison, c’est donc plein de magasins et d’hôtels lugubres parce que vides. Mais ça ne les empêche pas de ne rien lâcher sur la location de vélos, ces cons-là. Vaches à lait de coco.

Par contre, c’est vraiment très agréable. Y’a dans l’ordre croissant la mer, la plage, la route, les rares commerces, et à 30 mètres de la mer, la jungle. La vraie, dense et bruyante. Pour le moment, nous nous sommes cantonnés (hi hi) à la plage, qu’il faut choisir avec un minimum de précaution. On en a trouvé une sans personne, mais c’était celle où Clavier déclame du St John Perse dans les Bronzés…Next !

Le front de mer est en train d’être bétonné façon Costa Brava. Les gargotes qui te cuisent le poisson que tu as choisi (frais, les branchies bougent encore) dans une feuille de banane avant de te le servir au bord de l’eau pour 12 RM ne vont pas durer bien longtemps. Le sourire des gens non plus, une fois qu’ils auront goûté aux Allemands en short et en car. Pour le moment, il y a du sourire commercial, bien sûr, mais aussi du sourire naturel, juste voilà, on est pas beaucoup alors on va se sourire, tant qu’à faire.

Parmi les vingt touristes occidentaux, encore quelques couples lesbiens. A quoi tient donc cette surreprésentation chez les touristes ? Le faible prix de la crevette? Le fait que le qu’en dira-t-on soit dans une langue incompréhensible (parce que le Malais, accroche-toi !) ? Le plaisir de venir faire chier des Musulmans chez eux? Un plus fort pouvoir d’achat (ah non, ça c’est les Juifs) ? La proportion semble en tout cas largement supérieure à celle que l’on observe sur nos trottoirs français. C’est cool, ça me fait un répertoire de vannes en plus.

Dernier truc, l’argent. Je parle de RM, ça veut dire Ringhit Malaisien, et il faut 5 RM pour faire 1 euro, environ. La nuit dans une guest-house pieds dans l’eau, dans un chalet avec douche et air conditionné datant de la jeunesse de Madonna coûte autour de 50 RM, avec le réveil par les cris des toucans en cadeau; le repas pour une personne autour de 10 RM en moyenne, boisson comprise (bière pour moi, quand on tombe pas chez des Yellow Muslims, sinon des jus de fruits pressés. No Sugar no ice, toujours, surtout tant que l’ice sera faite à l’eau du robinet. Déjà, se rincer la bouche quand tu te brosses les dents, c’est risqué.). Le reste des prix est à l’avenant, le bateau à 10 RM, etc. L'indonésie a l'air encore moins cher.

Demain, tour de l’île à vélo, kayak et/ou jungle, on verra. Sinon, aujourd’hui, première piqure d’insecte (je veux même pas savoir duquel il s’agit, belle cloque sur la hanche), première turista carabinée, yepah !